Le syndrome du Ficus et le design management

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Le Ficus c’est cette plante verte que l’on a achetée il y a bien longtemps et qui est chez soi, dans coin du salon ou de l’entrée.

Elle fait peine à voir. Elle dépérit et crie à boire… Personne ne l’entend ni ne la voit .

Personne ? Pas tout à fait… Les invités eux, la voient et se disent, sans rien dire : « t’as vu c’est moche chez les machins, ils laissent leur plante verte crever en plein milieu du salon et ils s’en foutent ! »

Le syndrome du ficus est le poison des réseaux de points de ventes

Tout est beau jusqu’au jour de l’inauguration. Tout a été pensé dans les moindres détails. Les images de synthèse ont fait rêver depuis des mois, des années.

Et puis, c’est le grand jour. L’espace ouvre… Le client est là, le personnel est là lui aussi … Tout le monde va enfin faire vivre « l’expérience  » tant attendue, au – delà des images virtuelles et des beaux discours. Tout le monde est heureux , on a ajouté de la lumière pour magnifier l’espace et ses lignes.

Passer le grand jour, la « vraie vie » reprend ses droits…

On ne sait pas où mettre la nouvelle promo ? On l’accroche au plafond ( comme la souris verte) ! La campagne de publicité de rentre pas dans le cadres ! Quatre bouts de scotchs et ça fera l’affaire… L’opération partage n’a pas été prévu sur les présentoirs, on fait de la place à la caisse….Les fils d’attente sont plus longues que prévues ? Deux ou trois photocopies de flèches en noir et blanc, (ou même en couleur), punaisées sur des panneaux, elles canaliseront bien les flux…

Et puis il y a la petite touche personnelle: un cadre par ci, une photo par là. Le personnel doit se sentir chez lui. Le design ne doit pas empêcher de s’approprier l’espace.

Il faut vivre et respirer !!

Le syndrome de ficus ruine à petit feu les plus beaux projets de design et les plus belles attentions.

Il n’y a pas de design d’espace sans management . On ne peut pas se contenter d’un beau projet.

La lettre de noblesse d’un designer c’est sa capacité à offrir la meilleure théâtralisation possible, mais aussi de s’assurer que les comédiens et le public ne sabotent pas le texte et le décor à la première semaine de représentation…

Ceci explique que le travail de pédagogie et de communication sur les intentions et sur les règles de design management sont pour 50% dans la réussite d’un programme .

Denis Gancel

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