L’actionnariat salarié, il faut en parler !!!

LES POSTS DES BOSS
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Ils sont légions les salariés qui ont voulu montrer qu’ils croyaient à leur entreprise et à leur marque ces vingt dernières années…
À raison de plans successifs, ils ont investi leur épargne dans LEUR entreprise. Ils avaient confiance. Confiance dans leur management, confiance en eux aussi.
Le discours était clair : « Engagez-vous ! »
Le risque était apparemment faible et, en plus, on faisait des conditions « exceptionnelles ».
Il y avait des formules séduisantes à « effet de levier », une formule sans risque et une « décote… » qui rendait le tout vraiment attractif.

À dire vrai, on ne comprenait pas tout, mais comme tout le monde souscrivait…

La chute des cours rend la potion « magique » de naguère de plus en plus amère aujourd’hui.
On entend les salariés se plaindre, et dire qu’ils se sont fait avoir…
Les directions générales des groupes sous-estiment le phénomène.

Pourtant, il ne faut pas faire comme si de rien n’était.

Les moins-values latentes obsèdent les esprits de centaines de milliers de collaborateurs de nos entreprises. Et on ne parle pas de stock-options mais de centaines de milliers de micro-engagements pour des sommes relativement importantes, au regard des revenus de chacun. Comment ces esprits-là peuvent-ils être disponibles pour entendre un message sur le franchissement de la crise en… accélérant !!!

Ce serait une erreur de plus à ne pas commettre.

Un dispositif exceptionnel de communication doit être mis en place dans toutes les entreprises concernées, relevant aussi bien de l’assistance psychologique, de la pédagogie et de la considération qu’une entreprise doit à ses actionnaires.

Les chefs d’entreprise ne doivent pas avoir la mémoire courte.
L’actionnariat salarié a été considéré à juste titre (exemple : Société générale) comme une arme anti-OPA.
Cet actionnariat a beaucoup fait pour le développement du sentiment d’appartenance dans les entreprises.

Aujourd’hui, l’actionnariat salarié ne doit pas être la chair à canon d’un capitalisme en déroute, au prétexte de son faible poids au regard des investisseurs institutionnels.

Se taire, se terrer et ne rien faire vis-à-vis de ceux qui ont beaucoup perdu et qui travaillent tous les jours sous votre toit, reviendrait à prendre un risque considérable pour la pérennité du corps social tant la puissance symbolique de leur engagement est fort.

Denis Gancel
co-fondateur et président de W&Cie

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