Hauts de Seine: sémiologie ou explication de texte?

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Le conseil général des Hauts de seine (« un des états les plus riches de la planète ») vient de changer d’identité visuelle.















Le dossier de presse qui accompagne ce changement en explique les motivations et argumente le choix de l’identité visuelle elle-même. Qu’il me soit permis pour une fois de pinailler sur la rédaction d’un texte.

Voici le premier extrait:
« Selon une étude réalisée il y a deux ans par BVA, le logo actuel du Conseil général,
fondé sur le nombre 92, n’est pas perçu par les Alto-Séquanais comme un signe institutionnel

mais comme la délimitation d’un territoire. »
Que les Alto-Séquanais, dans leur grand bon sens sémiologique, n’aient jamais vu dans l’ancienne identité visuelle une dimension institutionnelle qui n’y était pas, c’est assez rassurant. Par contre que signifie « comme la délimitation d’un territoire »? Car après tout c’est bien un territoire qu’il s’agit de représenter, ou une institution (élue) en fonction d’un territoire administratif. Sans doute essayaient-ils de dire (ou ont-ils dit et l’étude aura interprété) qu’il s’agissait juste d’un représentation pauvre et limitative du territoire, puisqu’il s’agissait d’un simple numéro, soit le degré à peu près zéro de la représentation, avec cependant une redoutable efficacité signalétique. Bref le signe qui représentait l’institution était réducteur.

Deuxième extrait:

« … avec le changement récent de…la réglementation s’appliquant à toutes les plaques d’immatriculation des véhicules , ….le numéro des départements a perdu de sa symbolique. »
Que le symbole (92: représentation abstraite d’une réalité concrète) ait perdu de sa visibilité, n’enlève rien à sa fonction symbolique.

Troisième extrait:

« Le dessin réalisé pour l’empreinte est une représentation précise du territoire géographique des Hauts de Seine. »
Pour le coup, voilà bien la représentation de la délimitation du territoire, encore ne manquera-t-on pas de remarquer qu’elle est en « vide » (réserve blanche) et qu’elle « troue » le vert qui imaginairement l’entoure.

Quatrième et dernier extrait
« Le choix d’un vert extrêmement frais, acidulé, un vert, de début de printemps, inspire l’énergie. »

À condition d’aller chercher (assez lion)  par association d’idée avec la naturalité (vert > nature > vie > énergie). Nous sommes loin du rouge, couleur de l’énergie dans notre culture. Ces couleurs sont aussi celles des Landes qui revendiquent le bleu de la mer et le vert des pins, avec un peu plus de légitimité peut-être…
















Je suis bien d’accord qu’il y a un grand changement et que cette nouvelle identité identité visuelle, qui réinterprète le thème de la nature, affiche une proximité sans commune mesure avec la précédente. Elle propose une représentation du territoire plus riche aussi.

Gabriel Bruckler

W Brand Observer

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