Nicolas Bedos n’est plus une marque à papa
C’est une marque qui bénéficie d’une notoriété immédiate sans y être pour grand chose !
C’est une marque qui gonfle sans avoir le sentiment de l’avoir mérité.
C’est une marque que l’on fait tourner en rond pour mieux contempler.
C’est une marque qui devrait être rose de plaisir et de reconnaissance à l’égard de ses géniteurs mais qui se rend bien compte qu’elle est en danger, et qu’elle devra un jour, pour vivre, arracher le bâtonnet des mains de celui qui lui a donné vie.
Une marque à papa est donc la marque d’ un fils qui très tôt (sans barbe et sans rire) porte le nom d’un père qui a fait d’un nom de famille une marque. Arnaud Lagardère, Jean Charles Decaux, François Pinault, Jean Sarkozy, Thomas Hollande, Michel Edouard Leclerc… verront bien de quoi je veux parler.
C’est ce que raconte Nicolas Bedos à Frédéric Taddei dans un entretien* accordé à GQ, intitulé «Je suis devenu une marque». (Nb : Il faut que je fasse gaffe. Ma fille aime beaucoup Nicolas Bedos ! C’est même elle qui m’a recommandé l’article ! «Regarde papa, mon chéri est une marque !»)
On découvre dans l’article que Nicolas Bedos a été une «marque à papa» épiée : «C’est le show Biz qui m’a dit que j’étais le fils de Guy Bedos», une marque rebelle aussi : «Oui, j’ai le droit à un prénom comme tout le monde», une marque blessée, quand Jacques Nerson l’a surnommé le «pistonné d’Hébertot». Une marque en colère enfin : «Quand le Nouvel Observateur écrivait «la pièce de Bedos Junior parle d’amour», j’avais envie de sortir les flingues».
Mais heureusement tout s’apaise. Nicolas est parvenu à devenir lui même.
Quand Frédéric Taddei lui demande «Est-ce que tu commences à sentir que tu es de moins en moins le fils de Guy Bedos et de plus en plus Nicolas Bedos ?»
Il répond : «Oui ; ça me fait plaisir. J’en parle de moins en moins.»
Ouf ! Mais un peu plus loin dans l’article il lâche :
«Je tuerais pour une formule !»
Bon sang ne saurait mentir !
Denis Gancel
* GQ Mars 2012