Mêmes marques, mêmes effets.

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Lu ce matin dans Influencia une information qui témoigne de l’homogénéïté du genre humain et disqualifie définitivement la notion de race !
Mêmes causes, mêmes effets, tout autour de la planète, le rapport qui s’établit entre le pouvoir et les signes extérieurs de richesse suscite la même émotion et la même stigmatisation de la part des humbles et des modestes.
Un post, non sans ironie, étiquette avec une précision oulipienne la marque (de luxe) et le prix (en Yuan) des accessoires, sacs, colliers, lunettes portés par les dirigeants et les dirigeantes chinoises lors de l’ouverture du Congrès du Parti Communiste Chinois le 5 mars dernier. Si Dior, Hermes, Louis Vuitton rendent hommage à la filière du luxe français en Chine, Gucci, Marc Jacobs, Burberry ne déméritent pas et tiennent aussi leur place dans ce que les internautes, sarcastiques, ont baptisé la semaine de la mode à Pékin. L’effet Fouquet’s d’il y a 5 ans fait écho dans l’empire du milieu avec la même intensité.
Alors que se redéfinissent les zones d’influences, se redistribuent les cartes de la croissance et se reconfigure notre rapport au monde, il est au fond réconfortant de constater que le manque de cohérence et l’aveuglement de certaines élites à comprendre la force des symboles provoquent la même émotion.
Le temps où se présenter en Thierry Mugler et col Mao à l’Assemblée Nationale constituait un acte militant de défense de la création et de dépoussiérage de la tradition parlementaire est révolu.
L’ostentation est une provocation. N’en déplaise à Roleix, en particulier lorsque le politique, c’est à dire l’intérêt commun, celui de la cité, est en jeu.
À Paris comme à Pékin, la masse, la plèbe, les peuples de France et de Chine, attendent, comme c’est étrange, une résonnance entre les propos tenus et les actes effectués.
Il est difficile de concilier en effet les discours de rigueur ou de socialisme bien tempéré en s’attifant de tous les codes de l’excès, de la dépense inutile et jubilatoire qui caractérisent le monde du luxe.
Vu d’occident, cette copie des pratiques bling-bling, empruntée aux tenants du capitalisme, confirme l’unicité du genre humain. Les neurologues l’ont mis en évidence, l’acte d’achat et la jouissance qu’il provoque est un phénomène universel et quasi reptilien. Infra cérébral disent les spécialistes.
C’est tant mieux pour les marques de luxe qui ont ici un gisement éternel de business, c’est tant pis pour tout ceux qui, en charge de gouverner le monde, peinent à se gouverner eux-mêmes.

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