Identités en campagne #5 La Marque Sarkozy
« NS » : quand Sarkozy sort sa griffe
Peut-on imposer une marque acronyme sur le tard ?
Voilà une jolie question de cours pour les étudiants de l’École de communication de SciencesPo ! (grande école saluée récemment sur TF1 par le candidat). Voici le brouillon (commenté) d’un étudiant de cette noble institution.
Tout commence, bien entendu, par le respect scrupuleux du plan SciencesPo type : « Retenez-moi ou je fais un malheur » (marque déposée). « Retenez-moi », première partie (ou phrase de transition), « je fais un malheur », deuxième partie !
Partie I : « Sarkozy se devait de relifter sa marque (NB : renouveler sera mieux ; l’anglais ne passera pas) par tout moyen. »
Ça, c’est la partie la plus facile. Un président sortant à l’image dégradée. Trois traversées de crise, le Fouquet’s, le bateau de Bolloré, le « casse-toi pauv’con », Jean Sarkozy et tout le toutim.
L’urgence de mettre le navire « Sarko » au radoub (terme de marine qui signifie : lieu qui permet d’effectuer les réparations pratiquées au corps d’un bâtiment qui a subi des avaries, ou que le temps a endommagé), avant d’oser faire campagne. La devise de la marine « Peinture sur crasse égale propreté » vaut aussi pour les campagnes électorales.
Oui, mais le « NS » lancé récemment sur les affiches, et les tracts du candidat de la « France forte », aidera-t-il vraiment à son changement d’image ? (c’est là généralement que l’étudiant cherche l’inspiration au plafond, ou en regardant courir, agacé, la plume de la voisine, qui attaque sa deuxième copie double !
Dans le cas Sarkozy (ce sera la transition), une question et une affirmation s’imposent (vu dans le cours) :
La question : « Comment dire nouveau et intéressant ? » et l’affirmation : « On ne peut pas avoir raison avec un visage qui a tort ».
Partie II : Mais ce n’est pas en s’inventant une griffe que Nicolas Sarkozy fera plus de mal à son adversaire (l’étudiant se lance. Il prend un risque avec une métaphore. Il espère que ça passera).
Une marque n’impose rien à l’usage. Elle s’adapte ! Et puis notre prof nous a bien dit. Les marques acronymes ont trois lettres ou plus : IBM, BNP, SUN, ING, FMI, BMW, IGN, HSBC… Ce sont souvent des contractions de noms trop longs qui forment des marques.
En politique ou dans les affaires aussi. Il y a eu VGE, JJSS, JMM et, plus récemment, DSK et NKM ! Il y a bien sûr, comme dans toute règle, des exceptions pour la confirmer : LG, GE, PS, PC, par exemple. Elles viennent généralement consacrer un usage antérieur.
Or, personne n’appelle Sarko « NS » ! Même pas Carla. Aucun usage préexistant en vue. Peut-être que « c’est la faute à… Napoléon » qui a recouvert de son « N » tout le palais de l’Élysée. Ça a dû monter à la « tête à Guaino ». Pourtant, il doit bien savoir, Henri, que l’empereur, même pressé sur les champs de bataille, signait « Nap » ou « Napo ». Jamais « NB ».
Bon, on approche de la conclusion. L’étudiant décide de la consacrer au « coût de griffe ».
C’est que ça coûte, de lancer une griffe. Ce n’est pas un hasard si on ne parle de griffe que dans le luxe, la mode ou le parfum. La griffe signe généralement un moment unique, qui ne se reproduit pas.
Donc en clair : pas terrible l’idée de la griffe pour le candidat du peuple qui veut remettre le couvert !
Pas mal partie, la copie, non ? À vous de commenter et de noter !