LE CONCEPT

L’adage disait « Haters gonna hate », aujourd’hui Vice décide de changer la donne pour faire éclater la bulle de filtre qui domine le sacro-saint fil d’actualité de votre Facebook. Le principe est simple : désormais « Haters gonna like ». À l’aide d’un outil en ligne développé par Vice, un algorithme analyse les typologies de posts que vous aimez pour ensuite vous proposer des pages, des personnes, des groupes ou des posts que vous seriez susceptible de haïr tout en vous encourageant à les « liker ». De fait, la logique algorithmique qui régit votre « feed » se renverse et se rééquilibre naturellement en laissant place à de nouveaux contenus, de nouvelles opinions et donc de nouvelles perspectives de réflexion plus objectives.

L’ORIGINALITÉ

Que ce soit sur Netflix, Spotify ou Facebook, l’algorithme de personnalisation est devenu le St Graal de tout bon pure-player ou réseau social qui se respecte. Aujourd’hui, ce qui nous semble être un « hyper choix » dû à la quantité de contenu qui nous est proposée, s’avère être un véritable « non choix », en partie à cause de cette bulle de filtre, invisible à l’œil nu, qui ne nous montre que les contenus les plus susceptibles de nous plaire. Ainsi sur Facebook, nous sommes de plus en plus exposés à du contenu qui concorde avec nos idées et de moins en moins à tout ce qui met en doute nos convictions les plus profondes. La disparition d’une base commune d’informations nous rend de fait plus étroits d’esprit et moins aventureux intellectuellement. L’initiative de Vice vise à cette prise de conscience et nous incite à agir avec une solution clé en main pour nous émanciper de ces œillères digitales qui entrainent une fin de la curiosité. Fidèle à ses convictions, Vice Magazine a toujours mis à l’honneur des sujets souvent tabous ou peu traités dans l’espace médiatique (sexe, drogue, psychiatrie etc.) ; car convaincu que la peur de quelque chose se nourrit de son ignorance. Les professionnels de la communication doivent aussi questionner ce phénomène : les solutions de personnalisation proposées n’appauvrissent-elles pas les consommateurs plutôt que de les enrichir ?